Page 7 - Bulletin n°77
P. 7
ham avec Sarah dans Deutéronome 2012 Monothéisme du Décalogue et
27:22 voir notre article AJLT sur « les judéo idolâtries postérieures M.d.j.p.
liaisons interdites » 4 avril 2011). 20 juin 2012 pages 31 et suiv.).
C) Enfin, pour mieux comprendre ce II - Venons-en maintenant aux dix
qui va suivre, il faut nous replonger plaies en elles-mêmes
dans cette civilisation égyptienne de
l’époque. Sur ce point, j’ai beaucoup En cet autre éclairage, les dix plaies
appris d’une remarquable exposition visent d’abord à démontrer que les
au Grand Palais « Les trésors englou- dieux égyptiens ne sont que fantoches.
tis d’Alexandrie » laquelle, grâce à Seul l’Eternel d’une unicité et abstrac-
l’archéologie sous-marine de récupéra- tion absolue est le seul et unique pos-
tion d‘objets de la vie courante, avait sesseur et maître exclusif de cet uni-
bien montré en détails combien le vers et donc ces plaies ont aussi
moindre des petits gestes quotidiens comme but de faire la démonstration
des égyptiens d‘époque, et le moindre de la supériorité absolue de l’Eternel,
de leurs objets était chacun corrélé à la seul existant sur les croyances
protection spécifique d’animaux - dieux d’époque de facticité et de vanité. Sont
dont chacun dictait « au millimètre » et ainsi décrédibilisés :
en carcan psychologique, leur rythme
de vie, et ce, depuis leur lever jusqu’à 1) Le dieu soleil
leur coucher. D’aucuns diront qu’il n’y Ce prétendu dieu soleil est vaincu par
a là rien de bien nouveau sous le so- la plaie de l’obscurité (« il y eut
leil, car ce n’était, somme toute et sous d’épaisses ténèbres durant trois
une autre forme, que l‘équivalent de la jours » Exode 10, 21-29). Par là
mythologie idolâtre gréco-romaine si- même, la Torah nous prépare à la
milaire de croyance en des « demi- suite et au début des Tables. Nous
dieux et assimilés » mais en simple pourrons ainsi lire avec plus d’attention
variante, ou que sont dans le décalogue (Exode 20, 4) «
maintenant, en leur toute Vous ne vous ferez aucune représen-
stricte équivalence et tation matérielle (« fessel ») ni de re-
simple transposition inté- présentation intellectuelle (« tmouna »
grale dans la civilisation qui vient de la même racine qu’Amen,
occidentale, la croyance ou Emouna, c’est à dire le support de
idolâtre aux « saint pa- croyance abstraite, la superstition) de
trons », auxquels sont dévolus des tout ce qui est dans les cieux. (Ba cha-
cultes, chaque patron étant l'exact mayim). Cette dialectique extensive
substitut rapporté d’un demi-dieu ro- précède la règle déduite par Hillel l’an-
main ayant eu la même fonction, ou de cien « Miprat li klal » : c'est à dire partir
même la croyance idolâtre chrétienne d’un exemple précis pour créer ensuite
aux anges et aux esprits occultes, une règle générale. Donc, à partir du
croyance reprise à leur compte tout soleil vaincu par les ténèbres, on abou-
autant idolâtre par bien des rabbins tit à « tout ce qui est dans les cieux ».
déviants du Talmud (pour tous extraits Est-ce à dire que la croyance au pou-
des nombreux paganismes talmu- voir des objets célestes a disparu de-
diques référencés, voir ajlt.com, ban- puis ? Il n’en est rien. Ainsi dans le
deau culture, rubrique études année verset du psaume repris dans le sidour
7